• la fine fleur de la feinte...

    C'est un type qui a berné son monde pendant toute sa vie, un mec qui a roulé son entourage professionnel et familial pendant toute son existence, un chantre de la résistance ( la sienne , pas celle de son entourage qui a bien failli y laisser sa santé mentale et physique.), un champion de la survie, un caméleon de la plante grimpante.

    Une pute.

    Capable de se faire passer pour la marionnette alors qu'il tirait les ficelles et les vers du nez en faisant croire qu'il l'avait dans le guidon  alors que non pas du tout, il menait très bien sa barque, envoyait les autres où il le voulait et je crois que nous ne sommes pas nombreux à l'avoir pris en flagrant délit.

    Pour tout dire il m'a balladée pendant des années.  Qu'est- ce qui fait qu'un jour on se réveille? pourquoi à un moment donné tu relies l'acte à l'intention réelle de la personne et pas à ce qui t'arrange.Pourquoi à un moment donné j'ai arrêté le commerce avec les marchands du temple, pourquoi la colère est montée face à mes mensonges, mes petits arrangements?

    Peut être que j'étais prête tout simplement, et puis merde je vais arrêter de me torturer avec ça.

    C'était donc un soi-disant alcoolique,un dépendant,il était soi-disant manipulable et cela arrangait tout le monde, moi la première.

      Puis un soir, il rentre soi-disant bourré - mon Dieu qu'il imitait bien le type sous l'emprise de l'alcool -il commence à nous insulter, à faire son numéro, déjà absout, déjà excusé:

      - c'est pas moi c'est lui, c'est le ricard, ce sont les X verres que je me suis enfilé, ce n'est pas moi qui parle c'est lui...il avait réussi à nous le faire avaler son coupable tout trouvé, l'insaisissable, X années que nous étions plus bourrés que lui sans le savoir.

     Le regard vitreux, c'était le nôtre, pas le siens il a toujours vu clair, toujours.

    Sauf qu'ils finissent toujours par se trahir, c'est comme ça!

    il suffit d'être au bon moment au bon endroit et l'ironie veut que ça soit lui qui m'ait placée à ce bon moment et à cet endroit, comme quoi; en face de lui à table pour m'avoir sous son contrôle, sous son regard, m'imposer son numéro, ses caresses, ses mots, ses gémissements de singe en train de s' exciter parce que j'étais dans son champ de vision.Plein les yeux et les oreilles pendant des années.

    Je suis donc assise en face de lui, il a le débit, le phrasé, la gestuelle du mec qui à 3 verres de trop dans le pif et qui ne les maîtrise pas( c'est pas lui, il a le vin méchant dixit sa femme qui s"en prend plein les oreilles de ces insultes) et soudain on sonne à la porte et elle s'ouvre.

      A ce moment très précis, beaucoup de choses s'ouvrent, à tel point que je mets 4 ans pour l'écrire, le digérer, l'accepter. Quatre années à ralentir le rythme nerveux.

     la porte s'ouvre donc à la volée sans attendre le " entrez " de circonstance, c'est un de ses copain de beuverie venu partager la gnole. Et là il se passe un truc incroyable,le type en face de moi se redresse, change de voix, de regard,de ton, d'intonation, en quoi?

    une demi seconde?

    peut être moins, peut être à peine plus.

    Je voudrais vous refaire la scène au ralenti tellement c'est allé vite. Tellement en un dixième de seconde j'ai tout compris, tout saisi de l'arnaque, du pipeau qu'il nous jouait depuis toujours.C'est long à venir et puis quand le puzzle se met en place ça va très vite par contre, j'ai toujours été en interrogation par rapport à ces questions de vitesse.

    la métamorphose, la voix soudain claire, le débit normal, l'attitude normale.

    Une pute vous dis-je, qui un soir a versé l'alcool dans le sang de ses fils parce que c'était son arme, son moyen de tuer, parce qu'il tenait l'alcool comme il était tenu par la jalousie et la haine qu'il éprouvait pour ses propres enfants;

    < votre père est jaloux de vous, je m'en suis rendue compte > m'a dit un jour ma mère. J'imagine que pour une épouse, une mère, en arriver à ce degré de lecture ne doit pas être évident. C'est la raison pour laquelle je lui passe beaucoup de choses finalement.

    Mes frères qui ont failli se tuer parce qu'ils avaient bu et qu'eux ne tenaient pas, ne savaient pas encore les limites, les effets. Ce soir où il y a eu un miracle parce que l'un des deux aurait du être mort d'après le pompier qui a vu l' état de la voiture.

    Mon père à la buvette, en train d'entrainer les autres à boire pour en faire ce qu'il voulait tout en se faisant passer pour la victime qu'il n'était pas, n'a jamais été.

    Mon père qui ce jour là, au moment où je passe devant lui, dit à son alcoolyte du moment: " je vais aller me faire sucer la bite" sur le ton de la déconnade, le ton du mec qui a bu.

    Pourquoi ce jour là 1+1 a fait 2 ?

    Pourquoi à ce moment là j'ai associé mon passage dans son champ de vision et les mots que cela à déclenché, pourquoi j'ai compris que j'étais visée ?

    Mon père jamais sous emprise.

    Mon père qui a toujours su ce qu'il faisait.

    Un homme libre.

    Alors aujourd'hui, lorsque j'entends dire qu'untel ou untelle est esclave, prisonnier de telle ou telle substance, on va dire que j'y regarde à deux fois, à travers les vapeurs....


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